Partout en Camargue, on aperçoit sa silhouette noire, belle et majestueuse. Le taureau Camargue est l’animal emblématique du territoire. Personnage central des traditions camarguaises, il est de toutes les fêtes et s’illustre dans les arènes lors des courses camarguaises. Bien plus qu’un animal, il incarne un art de vivre, une identité et un écosystème.
L’histoire fascinante du taureau de Camargue 🥰
Au cœur des étendues salées du delta du Rhône, vit une race unique, forgée par la nature et les traditions. Fier, robuste et mystérieux, le taureau de Camargue porte en lui une histoire millénaire.
Les origines du taureau de Camargue, une race sauvage et millénaire 🌾
Le taureau de Camargue est une race autochtone et très ancienne. C’est la seule race européenne considérée comme sauvage : la « Raço di biòu ». Biòu signifie taureau en provençal. À ne pas confondre avec la race originaire d’Espagne, dite « race brave », dont les taureaux sont plus grands et plus trapus. Les taureaux de Camargue, plus petits et plus fins, sont aussi plus agiles, rapides et nerveux que leurs cousins espagnols.
Le taureau au cœur des traditions et des fêtes camarguaises 🥳
Contrairement aux taureaux destinés à la viande ou à la corrida espagnole, le taureau de Camargue n’est pas un animal de combat au sens strict. Il est la star de la course camarguaise : un jeu sans mise à mort, qui se déroule dans les arènes des villages des Bouches-du-Rhône, du Gard et de l’Hérault.
Le transport du taureau du pré aux arènes, et inversement, donne aujourd’hui lieu à de véritables célébrations dans nos villages. Pendant l’été, chaque commune vit au rythme des fêtes votives. Abrivados, encierros, bandidos et gazos sont autant d’occasions de partager un moment festif unique dans les rues de nos villages.
Le mode de vie des taureaux en Camargue 🌿
Dans le vaste écrin naturel de la Camargue, les taureaux vivent au rythme des saisons. Leur existence se déroule paisiblement, en liberté. L’eau, le vent et la terre salée façonnent leur tempérament.
🐂Élevage en manade et semi-liberté
Les taureaux évoluent dans des manades, de grands espaces naturels typiques de la Camargue. L’élevage du taureau camarguais est dit extensif, pratiqué en semi-liberté. Ce mode de vie semi-sauvage lui confère une grande robustesse, lui permettant d’affronter les climats arides et les terrains difficiles de la région.
Ici, le taureau est chouchouté tout au long de sa vie… Pour 15 minutes dans l’arène, il passera les 3 mois suivants au pré avec ses congénères en attendant la prochaine course !
Une alimentation naturelle et un caractère forgé par la nature 🌱
Élevé dans les marais, les prairies humides et les sansouïres, il se nourrit d’herbes sauvages, de roseaux et de salicornes. Issu d’une sélection naturelle de plusieurs siècles, il est parfaitement adapté à son environnement.
Les plaines humides du delta du Rhône sont un milieu exigeant ; cela lui a permis de développer de grandes qualités : rusticité, agilité naturelle et tempérament fier.
Ces traits physiques et de caractère déterminent le choix des taureaux destinés à entrer dans l’arène. Le manadier s’occupe quotidiennement de ses bêtes, dans l’espoir qu’un jour, l’un de ses taureaux devienne célèbre et fasse briller la devise de la manade lors d’une course camarguaise.
La course camarguaise, un sport traditionnel 🤸♀️
Contrairement aux corridas espagnoles où le taureau est mis à mort, en Camargue le taureau retrouve le pré après la course. En Camargue, le taureau est honoré et respecté. La course camarguaise est un sport traditionnel pratiqué de l’Hérault aux Bouches-du-Rhône, qui met en valeur l’intelligence et la rapidité du taureau camarguais.
Règles de la course camarguaise : le taureau au centre du jeu
Lors des courses camarguaises, les raseteurs — jeunes hommes vêtus de blanc, symbole de pureté et de respect — entrent dans l’arène avec adresse et audace. Leur mission : attraper les attributs fixés entre les cornes du taureau (cocarde, glands et ficelles) à l’aide d’un crochet métallique appelé raset.
Ce défi demande une parfaite maîtrise technique, une grande rapidité et un profond respect de l’animal.
Dans cette épreuve unique, le taureau ne subit aucune blessure et les plus valeureux deviennent de véritables légendes, célébrées dans toute la région. Certains, comme Goya, Vovo ou Ratis, ont marqué l’histoire et ont même droit à des statues en leur honneur.
Dans cet univers camarguais, un principe demeure sacré : on n’acclame jamais le raseteur, mais toujours l’animal. Car la course camarguaise est avant tout une célébration du taureau, gardien d’une tradition et symbole vivant de la culture camarguaise.
Connaissez-vous l'incroyable histoire du Clairon ?
Le Clairon naît en 1920 dans la Manade Granon. C’est un taureau prometteur : vif, rapide, joueur et de stature très imposante. Il se démarque rapidement de ses compagnons et gagne de nombreuses courses camarguaises, et devient en quelques années le cocardier le plus célèbre de la région. Sa popularité est telle que chaque fois qu’il court, les gens se ruent dans les arènes pour avoir une chance de l’apercevoir. En 1959, un club taurin décide de porter son nom. La ville de Beaucaire choisit même de créer une statue à son effigie de son vivant, c’est la première fois que cela arrive !
💪Les raseteurs : athlètes et gardiens des traditions
Le raseteur est bien plus qu’un simple sportif : c’est un véritable athlète au service d’une tradition millénaire. Son unique arme est une combinaison rare d’habileté, de courage et de rapidité. Dans l’arène, il affronte le taureau avec un profond respect et une précision mesurée.
Son rôle dépasse la simple performance : il cherche à mettre en valeur l’intelligence et l’agilité de l’animal, dans un échange où chaque mouvement compte.
Devenir raseteur exige un long apprentissage. Les aspirants suivent une formation rigoureuse dans des structures spécialisées, les écoles taurines, où ils apprennent à maîtriser la technique du raset, à lire le comportement du taureau et à réagir avec vivacité pour éviter ses charges.
C’est un art qui demande à la fois force physique, sens de l’observation et discipline. Être raseteur, c’est embrasser un véritable art de vivre. C’est prolonger une tradition ancestrale, transmise de génération en génération, où l’homme et le taureau se rencontrent dans un dialogue subtil.
Plus qu’un affrontement, c’est une danse : une démonstration où la beauté du geste prime sur la victoire, et où la relation entre les deux partenaires devient une célébration vivante de la culture et de l’identité camarguaises.
Le taureau de Camargue, fierté culturelle et richesse économique
Le taureau de Camargue est bien plus qu’un animal d’élevage : il est un véritable symbole identitaire. Présent dans les fêtes votives, les férias et les abrivados, il est au cœur d’événements qui rassemblent habitants et visiteurs autour de ce patrimoine vivant.
Il inspire artistes, photographes, artisans et écrivains, et se retrouve dans de nombreuses représentations, sculptures et créations régionales. Le taureau est au cœur des traditions camarguaises.
Les fêtes votives et abrivados : la Camargue en fête 🤩
De début avril à fin octobre, les courses camarguaises ont lieu dans les arènes des villages de la Terre d’Argence et des alentours. Les fêtes votives se succèdent également tout au long de cette période : elles durent de 2 à 10 jours et sont attendues avec impatience par la population.
Participez aux fêtes de nos villages !
La viande AOP, un produit d’exception
Les animaux ne répondant pas aux critères des manadiers pour la course camarguaise sont vendus pour leur viande. La viande « Taureau de Camargue » est la première viande bovine à avoir obtenu une AOP, en 1996.
Les taureaux doivent être nés, élevés et abattus en Camargue. On compte environ 150 manades de taureaux de race Camargue, soit près de 20 000 animaux.
L’élevage se fait exclusivement en plein air. Ce mode d’élevage en semi-liberté favorise les déplacements : on compte environ 1,4 taureau par hectare. Ces mouvements réguliers développent les fibres musculaires et confèrent à la viande une certaine finesse. Elle contient peu de graisse, sa couleur est plus foncée que celle du bœuf et son goût, plus corsé. Certains diront qu’elle a plus de caractère. Vous la retrouverez dans les plats traditionnels de la région, comme dans la gardiane de taureau.
FAQ – Tout savoir sur le taureau de Camargue
Où voir des taureaux en Camargue gratuitement ?
Les taureaux de Camargue vivent en semi-liberté dans les manades. Il n’est pas rare de les apercevoir au détour d’un chemin, par exemple sur la route en direction de Vallabrègues, sur la gauche après le champ de panneaux photovoltaïques.
Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de s’en approcher : le taureau camarguais reste un animal sauvage.
Que deviennent les taureaux de Camargue ?
Les taureaux de Camargue sont élevés pour briller dans les arènes lors des courses camarguaises. S’ils ne répondent pas aux critères des éleveurs, ils sont destinés à la boucherie. L’AOP « Taureau de Camargue » permet de valoriser cette viande très qualitative.
Combien de temps vivent les taureaux camarguais ?
Les taureaux destinés à la course commencent leur carrière dans les arènes à l’âge de 4 ans et peuvent la poursuivre jusqu’à 15 ans. Ils coulent ensuite des jours paisibles en liberté dans les manades jusqu’à leur mort.
Combien pèse un taureau de Camargue ?
Le taureau camarguais est petit et agile : il mesure entre 1,20 m et 1,40 m et pèse de 250 à 400 kg.
Combien y a-t-il de taureaux en Camargue ?
On compte environ 20 000 taureaux de race Camargue.
Quel est le nom du taureau camarguais ?
Le taureau camarguais s’appelle Biòu ; cela signifie « taureau » en provençal.
