Vous préférez la galette frangipane ou la couronne des Rois ? En Provence, l’Épiphanie prend est une tradition qui mêle savoir-faire, traditions et produits locaux d’exception.

Dans le Sud de la France, l’Épiphanie se distingue nettement des traditions du Nord. Ici, on ne parle pas de galette feuilletée à la frangipane, mais de gâteau des rois ou couronne des rois, une brioche parfumée à la fleur d’oranger et ornée de fruits confits du terroir.

Ici, en Provence, on mange la couronne des Rois, pas la "galette des Parisiens" !

Tout le monde le sait, dans le sud on est gourmands ! On a le goût des bonnes choses et l’amour des traditions qui rassemblent 🙂

  • Dès la Sainte-Barbe, le 4 décembre, les Provençaux plantent du blé pour décorer la table des 13 desserts de Noël. L’Épiphanie prolonge cet esprit de partage en réunissant famille et amis autour de la couronne…
  • Les fruits confits utilisés pour garnir la couronne sont souvent issus des savoir-faire et de la gastronomie locale.
  • La fève, autrefois un simple haricot sec, prend ici une dimension artistique : en Provence, elle peut représenter un santon, hommage au patrimoine artisanal.

C’est aussi le moment de mettre à l’honneur nos boulangers et pâtissiers, avec leurs vitrines qui débordent de créations gourmandes et colorées dès le début janvier !

L’Épiphanie, dont le nom vient du grec ancien “epiphaneia”, signifiant “manifestation”, célèbre traditionnellement la visite des Rois Mages à l’Enfant Jésus. 

Des origines romaines 

Bien avant l’Épiphanie chrétienne, la Rome antique célébrait les Saturnales, des fêtes dédiées à Saturne, dieu de l’agriculture. Ces réjouissances marquaient la fin des récoltes et donnaient lieu à des festins somptueux où les hiérarchies sociales étaient inversées : les esclaves prenaient la place de leurs maîtres, symbole de renouveau et d’égalité temporaire.

Un “roi d’un jour” était désigné grâce à une fève cachée dans un gâteau, une tradition qui a traversé les siècles pour devenir l’emblème de l’Épiphanie moderne.

Ces traditions festives, centrées sur le partage, la célébration et l’inversion des rôles, trouvent un écho dans l’Épiphanie d’aujourd’hui, notamment avec la fameuse galette des rois et sa fève.

Aujourd’hui : un rituel convivial

L’Épiphanie s’étend souvent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines en janvier pour les plus gourmands d’entre nous, car les familles, les amis et même les collègues de travail se réunissent régulièrement pour partager une couronne… d’autant plus que celui qui tire la fève se voit le privilège de ramener la prochaine galette ! Cette tradition incarne vraiment l’art de vivre d’ici : la convivialité, le plaisir de bien manger, et le lien avec le patrimoine local.

Frédéric Mistral nous laisse un écrit, dans son œuvre “Mes origines”, à propos de cette célébration :
“Et ainsi, tous ensemble, mioches ébouriffés et blondines fillettes, en béguins et petits sabots, nous partions sur le Chemin d’Arles, le cœur tressailli de joie, les yeux pleins de visions, et nous portions à la main, comme on nous l’avait dit, des galettes pour les Rois, des figues sèches pour les pages, avec du foin pour les chameaux.”.

Saviez-vous que la tradition de cacher une fève dans la galette remonte à l’Antiquité romaine, mais qu’elle a failli être interdite pendant la Révolution française ?!

À l’époque, les révolutionnaires voulaient supprimer toutes les références à la royauté, y compris le fameux “roi” désigné grâce à la fève. Pour contourner le problème, on a même renommé la galette des rois en “galette de l’égalité” !

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